La Fédération National d’Agriculture Biologique (FNAB), le Fondation pour la Nature et l’Homme et Terre de liens viennent de faire paraître une étude sur 12 cas de restructuration-diversification de fermes d’élevage.

 

Qu’est-ce que la restructuration-diversification ?

La réorientation de la production principale de la ferme, de l’usage des terres et des bâtiments. En général, cela se traduit par une diversification des productions de la ferme, avec un redimensionnement des ateliers de production. La production d’élevage de départ ne disparait pas systématiquement.

 

Une amélioration des performances socioéconomique après restructuration sur les 12 cas :

  • Plus d’emploi par ferme : de 1.9 à 6.5 ETP !
  • Gains sociaux par le travail en collectif : entraide, rotation pour l’astreinte, les week-end, et en moyenne 4.5 semaines de congés/an.
  • La charge de travail peut être plus importante à l’installation dans le cas de restructuration (travaux sur les bâtiments, démarchage clients…)
  • Taux d’endettement identique à la moyenne des autres fermes de cette tranche d’âge (52%), malgré les investissements nécessaires pour modifier la ferme.
  • Des pratiques plus durables : agriculture biologique, rotations, complémentarités entre ateliers réduisant les pertes (petit lait, sons, drêches pour les porcs par ex.), choix de races rustiques valorisant l’herbe, etc.
  • Des fermes connectées à leur territoire : au moins un atelier en circuit court, évènements culturels et festifs sur la ferme, accueil à la ferme, déspécialisation des territoires et donc amélioration de la
  • Souveraineté alimentaire locale. En moyenne 3 nouveaux ateliers sur la ferme !

L’étude fait des propositions concrètes pour les décideurs pour prendre en charge une partie du coût de la restructuration par la puissance publique au vu des bénéfices pour les territoires. Quels coûts supplémentaires pour les porteurs de projet ?

  • Création de nouvelles infrastructures (serres, etc.)
  • La reconversion de bâtiments déjà existant. Auquel il faut parfois ajouter le désamiantage (40€/m2 de toiture) par exemple pour étanchéifier certains bâtiments d’élevage devenant bâtiments de stockage.
  • La création de nouveaux bâtiments.
  • L’abandon de bâtiments fonctionnels faute d’usage, compris dans le prix de reprise des repreneurs ou restant « sur les bras » du cédant, ces bâtiments ne sont pas valorisés à leur valeur économique.

 

Quels sont les atouts d’une ferme permettant une restructuration ?

  • Avoir du foncier autour des bâtiments pour valoriser les bâtiments en diversifiant avec d’autres élevages de plein air ou du maraîchage. Sinon, des usages non agricoles du bâti peuvent être imaginés.
  • La hauteur de bâtiments qui joue par exemple sur la température du bâtiment pour d’autres types d’élevage ou encore sur l’accessibilité au grand matériel.
  • L’accessibilité des bâtiments (ex : accès via télescopique)
  • L’état général du bâtiment (vétusté, étanchéité, amiante, etc.)
  • La surface des bâtiments
  • Le matériel et infrastructures déjà présents sur la ferme ou en CUMA pour une diversification (ex : meunerie, four à pain, forage, atelier de transformation etc). Ou du matériel pour les fenaisons toujours utile pour de l’élevage de petits ruminants.
  • La couverture du territoire en infrastructures de transformation ou de collecte pour de nouvelles productions. Par exemple pour l’élevage en circuit court, nécessité d’outils d’abattage et de découpe qui soient proches et qui acceptent de faire à façon, en petite quantité, et en bio.

Consulter le rapport complet : https://www.fnh.org/wp-content/uploads/2023/09/Contribution-restructuration-elevage.pdf

 

Et en Normandie ?

Retrouver l’article de presse rédigé à la suite de la parution de l’étude sur la ferme normande enquêtée, la ferme du Bois Landelle à Hudimesnil (50) : https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/reportage-dans-la-manche